Vincent Engel, Les Diaboliques

22/9/14 : Vincent Engel, Les Diaboliques, Ker éditions. Roman

Au fil des années, Vincent Engel s’est révélé comme un des auteurs marquants de sa génération, tant par la qualité de son écriture que par les thèmes importants qu’il aborde dans son œuvre, à la fois scientifique et littéraire. Professeur de littérature contemporaine à l’Université catholique de Louvain et d’histoire contemporaine à l’IHECS, il a consacré une thèse de doctorat à l’écrivain américain rescapé de la Shoah, Elie Wiesel. Il s’est penché sur la question du mal dans de nombreux articles scientifiques, une thématique qui hante aussi ses essais, romans, nouvelles ou pièces de théâtre.

Un de ses romans, Oubliez Adam Weinberger, paru chez Fayard en 2000, m’a particulièrement marqué. Il y aborde, de façon allusive et délicate, le silence qu’ont respecté les survivants des camps de concentration après la Seconde Guerre mondiale. D’autres fictions, une vingtaine, souvent des fresques historiques, reviennent sur les thèmes du mal, du mensonge et des apparences trompeuses, par des biais plus divertissants. Tel est le cas de Les Diaboliques, pour lequel Vincent Engel a décidé de faire confiance à un de nos éditeurs doués : Xavier Vanvaerenbergh, le fondateur de Ker éditions, dont nous avons déjà parlé.

Les Diaboliques nous offre un moment agréable de lecture. Nous sommes en 1855 et tout commence par l’histoire de Fabian et Lucie, qui s’aiment d’un amour pur mais interdit. Fabian entre dans les ordres, au service d’un jeune oisif dont il deviendra le confident. Scènes de débauches, meurtres, trahisons et mensonges se succèdent. Qui est à l’origine du plan machiavélique qui, graduellement, se déploie et ruine la vie du maître de Fabian ? Le lecteur, à son grand délice, se perd dans des hypothèses contradictoires. Prestidigitateur de l’intrigue, Vincent Engel déploie dans son roman une écriture précieuse et surannée, qui colle à l’atmosphère du XIXe siècle, et contribue à la fascination exercée sur le lecteur.

 

Pour la troisième partie de l’émission, je vous ai réservé une nouvelle sympathique. Un auteur belge, Isabelle Bary, vient de remporter le prix Soroptimist de la romancière francophone. Il consacre un roman, écrit en français par une femme hors de France, afin de révéler la richesse de la francophobie. Le livre d’Isabelle Bary récompensé est titré La Vie selon Hope et publié chez Luce Wilquin. Son prochain livre, Zebraska, sort en octobre chez le même éditeur et se penche sur le sort des enfants surdoués.

La semaine, nous restons chez Luce Wilquin avec Alain Lallemand et son roman, Ma plus belle déclaration de guerre. L’auteur, par ailleurs grand reporter, sera notre invité pour une émission spéciale.

Ecouter : Melting Pot 220914

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