Geneviève Damas, Histoire d’un bonheur & Marginales

26/5/14 : Geneviève Damas, Histoire d’un bonheur, Arléa. Roman

Geneviève Damas est à la fois comédienne, metteur en scène,  auteur de pièces de théâtre et de texte littéraires. Son premier roman, Si tu passes la rivière, est paru chez Luce Wilquin en 2011 et a obtenu le prix Rossel. Elle vient de publier, quasi en même temps, un recueil –  Benny, Sally, Lulu et autres nouvelles, également chez Luce Wilquin – et Histoire d’un bonheur, son second roman, chez Arléa.

Histoire d’un bonheur fascine par l’art qu’a Geneviève Damas de se glisser dans la peau de ses personnages, changeant de point de vue avec le talent d’une grande comédienne. C’est un roman choral, c’est-à-dire une fiction qui nous est contée successivement par plusieurs personnages, chacun prenant le relais du précédent et apportant un angle différent. L’histoire commence par le récit d’Anita, une paisible femme au foyer, qui vient de renoncer aux antidépresseurs. Elle se dit satisfaite, de sa décision comme de sa vie, et entreprend d’écrire un livre sur la faculté d’être heureux, sur sa faculté d’être heureuse. Car, selon elle, si l’on s’applique à respecter les convenances, le bonheur peut se résumer à une succession de petits mensonges utiles qui nous permettent de vivre apaisés. Une telle approche résistera-t-elle aux épreuves de l’existence ?

Geneviève Damas nous dresse un portrait plein d’humour d’une bourgeoise passée à côté de sa vie qui, une fois la camisole chimique ôtée et le vernis des conventions éclaté, perd tous ses repères face à la réalité. Son style est « élastique » et épouse la personnalité de chacun des acteurs de la tragi-comédie qui s’offre à nous : Anita, Noureddine, Nathalie et Simon ont chacun leur langage, leur façon d’être, et c’est la dynamique qui se joue entre ces personnalités, dans la recherche incessante de leur place dans le monde, qui fait la richesse de ce roman.

On retrouve l’art d’habiter des personnages dans une revue littéraire belge, Marginales, qui se consacre aux textes courts. Tous les trois mois, l’écrivain et critique Jacques De Decker propose une thématique à une belle brochette d’auteurs, qui ont pour point commun d’être aussi fascinés de fiction que d’actualité. J’ai le privilège d’en faire partie. Jean Jauniaux, lui-même écrivain, est le rédacteur en chef de la revue. Le dernier numéro de Marginales, « Comme en Quatorze », nous plonge dans l’imaginaire de 23 de nos auteurs inspirés par la Grande Guerre dont nous commémorons le centenaire. Vous y lirez, entre autres, Dans la boucle, une nouvelle à la fois perturbante et fascinante d’un de nos jeunes talents, Thomas Depryck. (www.marginales.be.) On trouve Marginales dans toutes les bonnes librairies, et sur abonnement.

Quand on pense aux bonnes librairies, à Uccle, on pense à La Licorne, un lieu emprunt de l’amour des livres qu’insuffle Deborah Danblon, la maîtresse des lieux. Comme bien des librairies indépendantes, La Licorne, malgré son succès et les très belles rencontres qu’elle organise, a besoin de refinancement. D’où cette initiative originale qui a pour objectif d’associer ses amis à son développement : la publication d’un recueil auquel participent des auteurs et illustrateurs belges. (www.licorneblog.be.)

Nous reviendrons la semaine prochaine sur la guerre de 14 avec le livre de Marianne Sluszny, Un bouquet de coquelicots (La Différence) et parlerons également de Petites coupures de Dominique Costermans (Quadrature), deux recueils de nouvelles.

Ecouter la chronique : Melting Pot 260514

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