Evelyne est née très jeune à l’écriture. Dès l’école primaire, elle abandonne le pinceau pour se saisir résolument de la plume. On la disait pourtant douée : à l’âge de cinq ans, elle avait emporté un concours de dessin de la Ville de Bruxelles.
De cette brève carrière picturale, elle a gardé un sens affiné de l’observation.
Vint le temps de l’athénée, une école de filles, rien que de filles. C’est là qu’Evelyne exécute ses premières commandes : la rédaction de l’une, la dissertation de l’autre, et les contes de plusieurs de ses condisciples en manque d’inspiration. Souvenir mémorable : il a fallu mentir au professeur qui, derrière un tel déferlement collectif d’imagination, avait repéré une plume unique… Délire de persécution ?
De cette expérience, elle a conclu qu’elle pourrait plus tard vivre de sa plume, mais peut-être en oubliant son nom.
A l’université, c’est tout naturellement vers la faculté de Philo et Lettres qu’elle s’oriente. L’ULB l’accueille une première fois, elle y bouclera une licence en Journalisme et Communication ainsi qu’une agrégation. Prise de nostalgie, vingt-cinq ans plus tard, elle replongera dans le bain du libre-examen et poursuivra, avant de retourner à l’écriture littéraire, une formation à la recherche en Rhétorique et Argumentation.
De cette condition d’éternelle interrogation, elle tire le profond sentiment que le langage, décidemment, on n’en parle jamais assez profondément.
Sur le plan professionnel, Evelyne Guzy exerce le métier de consultante en communication. Une jolie façon de dire que, comme au lycée, elle prête sa plume et ses idées : à des institutions publiques, à des ONG, à des maisons d’édition, à des politiques, à des entreprises… Brochures de vulgarisation, magazines, catalogues, affiches, annonces, guides, livres, elle multiplie les expériences.
De cette pratique elle nourrit sa vision, profondément ancrée dans les réalités et les enjeux de notre époque.
Et son œuvre personnelle ? Eh bien, il lui a fallu l’oser. Dès la naissance de ses enfants, elle avait recommencé à écrire des contes, sans (encore) les publier. Après le 11-Septembre, poussée par la conviction qu’une nouvelle lecture du monde s’imposait, elle réunit autour d’elle un groupe d’auteurs, dirige et rédige l’ouvrage Attentats-suicides. Le cas israélo-palestinien, paru aux éditions Luc Pire en 2004. Ce livre va bénéficier d’un retentissement inespéré.
De cette publication, elle apprend ce que sa grand-mère lui répétait depuis fort longtemps : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même. »
Puis sort son premier roman : Dans le Sang, qu’édite Bernard Gilson en 2009. Un ouvrage obsédant qui confronte le lecteur à ses propres limites et à celles du monde qui l’entoure.
De cette plongée dans la fiction, Evelyne Guzy ramène un gros poisson : l’idée que oui, vraiment, elle aime ça, écrire et partager son univers.
Depuis lors, elle continue. Une histoire urbaine, Bruxelles-les-Eaux, a vu le jour aux éditions Maelström, en 2010.
Paraît ensuite Le Martyr de l’Etoile (Luc Pire, 2012), un roman noir, très noir, où il est question de Bruxelles et de sa symbolique, de femmes et de sites islamistes radicaux…
En février 2021, un nouveau roman inscrit nos pas dans ceux d’une famille juive, de la Pologne du début du XXe siècle à la Belgique d’aujourd’hui : La Malédiction des Mots est publiée par les éditions MEO. Elle a figuré dans l’avant-dernière sélection du prix Victor Rossel de littérature 2021.
La quête de mémoire d’Evelyne Guzy se poursuit dans un recueil de nouvelles, publié en 2023 chez Ker éditions : Belgiques. Ce qui reste quand on a tout oublié…
Evelyne Guzy a assuré une chronique littéraire consacrée aux écrivains belges sur la radio bruxelloise BXFM 104.3 et collabore à la revue littéraire Marginales.