Le 24/2/14 : Nathalie Skowronek, Max, en apparence, Arléa. Roman
De Nathalie Skowronek, nous savons qu’elle est née en 1973, à Bruxelles. Et en fouillant un peu, qu’elle a travaillé dans l’édition. Pour en apprendre plus, il faut lire ses livres : c’est à la recherche d’elle-même qu’elle les consacre, et nous participons à cette quête, qui devient la nôtre. Dans son premier ouvrage, Karen et moi, elle se raconte au travers de l’auteur danoise de La Ferme africaine, Karen Blixen. Dans Max, en apparence, par-delà l’histoire de son grand-père, elle nous dévoile ses propres failles et celles de sa famille, meurtrie par la shoah.
La narratrice de Max, en apparence s’est en effet donné pour mission de rassembler les éléments épars de la mémoire familiale. Écrasée par son sujet, elle refuse de se mettre dans la peau de ses personnages, de faire comme si elle avait vécu le pire. Elle tente donc de nous livrer un récit honnête, qui évite la surinterprétation. Ce refus de la fiction nous émeut en même temps qu’il nous questionne : Max, en apparence est-il vraiment un roman ?
Max, en apparence se résume à une question : Qui est vraiment Max ? Ce rescapé des camps nazis ne laisse transparaître de cette expérience que le numéro tatoué sur son bras. Un numéro qui obsède sa petite fille, dès l’enfance, et qu’elle a pourtant oublié. Un été, son grand-père avait commencé à lui raconter, mais elle ne l’avait pas assez écouté. Et il s’était arrêté, au milieu d’une phrase. Aujourd’hui, Epinglette, comme il l’appelait, est réduite à aligner des hypothèses. Car si Max a survécu à l’enfer, c’est sur le terrain même de ses anciens bourreaux qu’il décide de faire fortune, leur soustrayant autant d’argent qu’il peut. Cet homme séduisant, fréquentant la haute société berlinoise, se spécialisera en effet dans le commerce de marchandises entre l’Est et l’Ouest, du temps où le rideau de fer semblait infranchissable. Sa belle assurance cache une part d’angoisse, dont ont hérité ses descendants. Max est un être humain, comme nous, avec ses zones d’ombre et de lumière. Et, finalement, la quête de son grand-père apprendra à Epinglette à « détacher les morts des vivants ». Un premier pas, peut-être, pour se libérer du passé.
En première partie d’émission, nous avons interviewé Demarbaix pour son livre illustré par De Marck, Histoires de Bruxelles à travers ses grands sportifs, paru chez 180° Editions. Savez-vous que, depuis 1948, une centaine de champions bruxellois ont participé aux Jeux olympiques ? Le livre recèle de nombreuses anecdotes sur nos sportifs et leurs quartiers. On y évoque, par exemple, Paul Van Himst, Eddy Merckx ou Vincent Kompany. Vous trouvez des infos sur Demarbaix sur www.cehibrux.be et www.pagesdhistoire.be.
Pour terminer, j’aimerais vous parler d’un beau projet, celui de la Fondation Laure Nobels, qui soutient la publication d’œuvres de jeunes de 14 à 23 ans. Laure Nobels est décédée à l’âge de 16 ans. Elle avait écrit un roman et trois nouvelles. Ses parents ont décidé de perpétuer sa passion de l’écriture. Donc, si vous connaissez un jeune talent, vous pouvez vous renseigner sur le site : www.fondationlaurenobels.be. Peut-être son livre fera-t-il l’objet d’une émission ?
Notre prochaine chronique aura lieu le 10 mars. Nous aborderons un livre drôle, celui de Nadine Monfils, Mémé goes to Hollywood, paru chez Belfond.
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