Giuseppe Santoloquido, Voyage corsaire & Fatoumata Sidibé

Le 17/3/14 : Giuseppe Santoliquido, Voyage corsaire, Ker éditions. Nouvelles

Ker éditions est une nouvelle maison d’édition belge. Elle a pour ambition de s’imposer comme maison littéraire de qualité en francophonie. C’est pourquoi elle publie peu de livres, mais des ouvrages auxquels elle croit et qu’elle s’engage à défendre. Le choix se fonde à la fois sur le style de l’auteur et l’univers qu’il est capable de créer et de partager avec ses lecteurs. Et c’est un véritable continent que nous révèle Guiseppe Santoloquido dans son livre publié chez Ker : celui d’une Afrique rêvée…

Contrairement à ce que laisse penser son nom, Giuseppe Santoliquido est écrivain belge,  d’origine italienne bien sûr. Il est aussi politologue, et on l’entend parfois dans les medias lorsqu’il s’agit de commenter l’actualité italienne. Il partage son temps entre la Belgique, l’Italie et l’Afrique. Son premier roman, L’audition du docteur Fernando Gasparri a été publié en 2011 à La Renaissance du livre. Voyage corsaire est son deuxième livre de fiction.

Voyage corsaire est un ouvrage nimbé de mystère. Il nous plonge dans un état quasi hypnotique, nous nous retrouvons sans repères. Nous y rencontrons un écrivain, en mal d’inspiration, qui se réveille et découvre, face au miroir, son visage sublimé : qui est cet être qui lui ressemble en plus beau, en plus blond ? Celui même qui se mettra à écrire le récit d’un voyage au Cameroun, où il n’a jamais été, comme s’il y avait longuement séjourné. Il y rencontre Pasolini, à un âge que l’écrivain et cinéaste n’a jamais vécu, puisqu’il a été assassiné sans avoir eu l’occasion de vieillir. Il y côtoie aussi un vieil homme mourant, qui soumet sa vie à son propre jugement, selon le rite camerounais, nous menant ainsi à une méditation profonde sur le sens de l’existence. Ces deux histoires vous semblent sans rapport ? Ne vous y trompez pas : dans l’univers que construit Santoliquido, tout ce qui paraît sans lien se tient. Car ce qu’il nous donne à percevoir, c’est la frontière factice érigée entre le rêve et la réalité, le réel et la fiction, le rationnel et l’irrationnel, et même entre les territoires où habitent les hommes.

Vous l’avez compris, le Voyage corsaire nous incite à rechercher l’âme véritable de l’Afrique, si ce n’est de l’Humain. J’ai découvert un autre livre, un livre d’Art, qui procède de la même quête. On le trouve notamment chez Tropismes, la belle librairie de la galerie des Princes. Il s’intitule Les Masques parlent aussi et est paru chez Saran. L’auteur,Fatoumata Sidibé est une femme engagée politiquement. Née au Mali, elle est Belge et vit à Bruxelles. Elle nous présente ici une monographie de ses œuvres, auxquelles répondent, comme en écho, ses poèmes. L’artiste peint obsessionnellement des masques, tous différents, certes, mais du même format. Qui sait quels visages ils dissimulent ?

Si vous avez du temps libre cette semaine, des spectacles, des ateliers et des expositions sont organisés dans toute la Fédérarion Wallonie-Bruxelles dans le cadre de La Langue française en fête. Le thème de cette année, « Les mots décollent », nous invite à jongler avec le langage. Vous trouverez toutes les infos sur un site dédié :www.lalanguefrancaiseenfete.be.

La semaine prochaine, nous aborderons l’univers drôle et déjanté de Patrick Delperdange avec son nouveau livre intitulé Patrick Delperdange est un sale type, publié chez Onlit Books, une maison d’édition belge numérique.

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